L’aventure à la maison, ou comment transformer l’ordinaire en extraordinaire
“Un samedi matin, je reçois une photo de Loïc, bien content de baptiser ses tout nouveaux blackcrow jaunes dans les premières neiges de l’année.
J’hésite quelques instants, mais n’ayant pas grand-chose de prévu, je récupère mon matos farté de la veille, et je file le rejoindre en laissant ma démotivation ordinaire en bas de chez moi !
La météo n’est pas au beau fixe, mais ces premières neiges ont fait leur travail et les sapins sont bien poudrés. Nous décidons donc de profiter de ces paysages magiques de début d’hiver et d’entamer le tour du lac.
Par définition, le tour d’un lac, c’est relativement plat, et celui-ci respecte la règle. Du coup, l’effort est limité et les discussions vont bon train. Chemin faisant, je ne sais plus qui de Tic ou de Tac a eu cette idée un peu folle, mais nous voilà en train de nous imaginer en canoë sur le lac, un peu en mode aventuriers/trappeurs à la découverte de territoires inconnus… L’idée semble bien débile, et il ne nous en faut pas plus pour nous chauffer et nous motiver. Un coup de fil pour vérifier que notre photographe préférée est disponible et on s’organise pour un shooting peu ordinaire le lendemain !
Le dimanche, la météo est parfaite et toutes les conditions sont au top, sauf le canoë qui semble fuir… Mais on se dit que ce n’est pas une grosse fuite et que ça tiendra bien… Nous partons donc tous les trois, canoë regonflé et chargé, en mode pulka, en tirant notre aventure à bout de spatules, telles deux bêtes de trait.
Arrivés au lac, grosse déconvenue : on se rend compte que le canoë ne tient vraiment plus la pression et qu’il se dégonfle à vue d’oreille (comprenez : il fait vraiment “psssshhhiiitttttt” dès qu’on le gonfle……). Peu encourageant, mais il en faudrait beaucoup plus pour nous arrêter ! Car comme diraient certains : « on n’est pas des … quand-mêmes ! »
Du coup Loïc passe devant avec la pagaie, et moi je joue au Shadock derrière : je pompe, je pompe et je pompe pour maintenir les deux boudins gonflés… Et clairement, pour le coup, il vaut mieux continuer de pomper même s’il ne se passe rien, que d’arrêter et de risquer de couler au milieu du lac !
La suite, elle est tout simplement grandiose ! On traverse le lac et on se sent complètement transporté… La vue est à couper le souffle à 360 degrés, nous ne savons plus où donner de la tête. Quelques nuages passeront bien par-là, mais globalement, c’est tempête de ciel bleu et fracture de la rétine qui sont au rendez-vous et on se dit que notre photographe doit bien se régaler… Quelques coups de talkie-walkie pour bien se positionner, puis nous voilà partis à remonter le lac et son point d’alimentation… On passe sous la passerelle himalayenne, et là l’extraordinaire prend tout son sens, nous remontons la petite gorge pour se retrouver face à une petite cascade et un mur de glace sur le côté. Incroyable. Magique. Merveilleux.
Les mots me manquent et je ne sais plus quels superlatifs utiliser, alors on contemple en silence et on profite de cet instant…
Voilà comment on passe de l’ordinaire à l’extraordinaire, simplement en suivant ses idées un peu folles, accompagné de quelques bons amis !
Car les rêves n’attendent qu’à se lever : if you can dream it, you can do it“.
Texte par Nicolas Tirel.
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